Maladies du figuier : soigner teigne et chancre bio

Votre figuier montre des signes inquiétants : feuilles tachetées, fruits déformés ou présence suspecte sur l’écorce ? Les maladies du figuier peuvent compromettre sa santé et vos récoltes, mais pas de panique. Dans cet article, je vous donne les clés pour identifier chancre, teigne du figuier et autres ravageurs, avec des traitements naturels et des astuces préventives pour protéger durablement votre arbre fruitier.

Sommaire

  1. Reconnaître les symptômes courants
  2. Protéger son arbre durablement
  3. Solutions adaptées à chaque pathologie
  4. Alternatives écologiques et préventives

Reconnaître les symptômes courants

Signes visuels à surveiller

Les feuilles de votre figuier révèlent souvent les premiers indices. Taches blanchâtres, jaunissement progressif ou zones nécrosées indiquent généralement une attaque fongique. La fumagine se trahit par des dépôts noirâtres sur le feuillage, tandis que la rouille laisse des marques brun orangé caractéristiques sous les feuilles.

Sur les fruits, observez des déformations anormales ou des marbrures persistantes. Des figues ratatinées avec des stries jaunes signalent souvent la mosaïque, alors que des excroissances ligneuses sur les branches évoquent le chancre. Ces altérations compromettent la photosynthèse et affaiblissent l’arbre à long terme.

Observez ces 5 signes révélateurs sur votre figuier :

  • Feuilles jaunissantes avec taches brunes évolutives
  • Présence de moisissures noires (fumagine) sur le feuillage
  • Fruits déformés présentant des marbrures anormales
  • Galeries creusées dans les jeunes branches par les ravageurs
  • Excroissances et bourrelets cicatriciels sur l’écorce

Une inspection hebdomadaire du feuillage et des rameaux permet une détection précoce. En automne, examinez particulièrement la face inférieure des feuilles où se cachent souvent les larves avant l’hivernage.

Ravageurs fréquents et leurs marques

La teigne du figuier déploie ses chenilles au printemps, rongeant l’épiderme des jeunes pousses. Le psylle quant à lui, actif dès les premiers redoux, laisse un miellat collant favorisant les moisissures.

Les galeries sinueuses sous l’écorce trahissent les scolytes, tandis que les amas cotonneux blancs signalent les cochenilles. Contrairement aux maladies fongiques, ces parasites créent des blessures physiques visibles à l’œil nu.

Certains insectes ouvrent la voie aux pathogènes. Les piqûres alimentaires des pucerons constituent par exemple des portes d’entrée idéales pour les spores de champignons responsables du pourridié.

Concentrez vos inspections sur les jeunes pousses tendres et les replis d’écorce. Ces zones sensibles hébergent souvent œufs et larves avant leur dispersion dans l’arbre.

Protéger son arbre durablement

Pratiques culturales préventives pour protéger son figuier des maladies
Saison Actions clés Bénéfices principaux
Automne/Hiver Paillage (40 cm autour du pied)
Taille légère des branches mortes
Protège les racines du gel
Prévient la propagation des maladies cryptogamiques
Fin d’hiver Taille d’aération en zone méditerranéenne
Apport d’engrais équilibré
Stimule la croissance printanière
Renforce la résistance aux pathogènes
Printemps/Été Arrosage profond hebdomadaire
Surveillance bihebdomadaire des feuilles
Évite le stress hydrique
Détection précoce des ravageurs
Choix variétal Privilégier ‘Goutte d’Or’ ou ‘Brown Turkey’
Sélectionner des plants TPS
Résistance naturelle aux champignons
Meilleure adaptation climatique

L’arrosage en profondeur une fois par semaine maintient un sol frais sans excès d’humidité. Privilégiez l’eau de pluie à température ambiante et arrosez au pied pour éviter de mouiller le feuillage, surtout en période chaude.

Un apport annuel de compost mûr au printemps renforce naturellement les défenses de l’arbre. Évitez les engrais azotés excessifs qui fragilisent les tissus végétaux et attirent les parasites.

Alterner les types de fongicides (cuivre, soufre, produits bio) prévient l’accoutumance des pathogènes. Espacez les traitements de 3 semaines minimum pour une action optimale.

Solutions adaptées à chaque pathologie

Contre les champignons, la bouillie bordelaise s’applique en pulvérisation automnale et printanière. Diluez 20g par litre d’eau et traitez par temps sec, en protégeant vos mains avec des gants. Renouvelez après de fortes pluies pour maintenir l’efficacité.

Pour éliminer les parasites sans produits chimiques, utilisez une brosse douce sur l’écorce et un jet d’eau puissant sur le feuillage. Les cochenilles récalcitrantes se décollent au savon noir dilué, appliqué au pinceau sur les zones infectées.

Intervenez contre la teigne dès mi-mai avec des pièges à phéromones. Placez-les dans la frondaison à hauteur d’homme, en renouvelant les capsules attractives toutes les 6 semaines jusqu’en juillet.

Pour gérer les déchets contaminés sans risque :

  • Brûlez les branches atteintes de chancre ou de champignon
  • Évitez le compostage des feuilles porteuses de taches suspectes
  • Désinfectez les outils après chaque coupe avec de l’alcool à 90°
  • Enterrez profondément les fruits tombés au sol
  • Portez des gants lors de la manipulation des déchets infectés

Ces mesures préviennent la propagation des maladies au reste du jardin. Stockez les résidus d’élagage dans des sacs hermétiques avant élimination pour éviter la contamination des autres plantes.

Alternatives écologiques et préventives

Préparations maison et auxiliaires

Le purin d’ail maison s’obtient en macérant 100g de gousses broyées dans 1L d’eau pendant 48h. Filtrez et pulvérisez ce fongicide naturel sur les feuilles à raison d’un traitement hebdomadaire en prévention des maladies cryptogamiques.

Introduisez des coccinelles Adalia bipunctata au printemps pour contrôler les pucerons. Ces auxiliaires voraces consomment jusqu’à 100 parasites par jour. Installez des hôtels à insectes près du figuier pour favoriser leur implantation durable.

Contre la teigne, positionnez les pièges à phéromones dans la couronne de l’arbre dès avril. Choisissez des modèles à entonnoir avec capsule attractivité renouvelable mensuellement.

Plantes répulsives au pied du figuier :

  • Lavande officinale – éloigne pucerons et fourmis
  • Tanaisie commune – inhibe le développement des larves
  • Capucines – attirent les ravageurs loin des fruits
  • Œillets d’Inde – protègent des nématodes du sol

Renforcement global de l’arbre

La mycorhization s’effectue au printemps en incorporant des spores de champignons bénéfiques au sol. Mélangez l’inoculum à la terre sur 20cm de profondeur autour des racines pour booster l’absorption des nutriments.

Protégez les racines en hiver avec un paillis épais de feuilles mortes et de broyat. Étalez cette couche isolante sur 40cm de diamètre autour du tronc pour maintenir une température constante.

Taillez en biseau propre avec des outils désinfectés à l’alcool à 90°. Enduisez les plaies de taille avec un mélange d’argile et de prêle pour accélérer la cicatrisation tout en repoussant les pathogènes.

Adaptez les soins selon l’âge de l’arbre : les jeunes sujets nécessitent une protection hivernale renforcée alors que les figuiers matures demandent surtout un équilibre nutritionnel régulier.

Identifier rapidement les symptômes, adopter des pratiques préventives et choisir des traitements bio adaptés : voici vos alliés pour préserver la santé de votre figuier. Appliquez ces conseils dès maintenant pour protéger feuilles et fruits, et savourez l’été prochain la fierté d’un arbre généreux qui embellit naturellement votre oasis végétale.